Les 19 et 20 mai à l’Université de La Rochelle à l’amphithéâtre Duvignaud, les journées d’études organisées par Sylvain Aquatias (Maitre de conférence en sociologie au sein du laboratoire GRESCO à Université de Limoges), Nicolas Couegnas (Professeur des Universités en sciences du langage et sémiotique au laboratoire Ceres à l’Université de Limoges ), Laurent Hugot (Maitre de conférence en histoire au laboratoire Liens à l’Université de La Rochelle) et Soazig Villerbu (Professeure des Universités au laboratoire Criham à l’Université de Limoges)

Le premier panel s’est penché sur les formes du réel dans la bande dessinée : 

Le panel 1 : de gauche à droite, Sophie Anquetil, Sylvie Lorenzo, Nicolas Couegnas et Florent Perget… Ne sont-ils pas sérieux ? Crédit Photo Sylvain Aquatias.

À partir du décryptage de différents corpus, on a pu voir combien les formes du « documentaire graphique » (Jean-Paul Géhin, Maitre de conférence émérite en sociologie GRESCO à l’Université de Poitiers) dans la bande dessinée s’ancraient dans des effets de réel, qui n’étaient pas toujours spécifiques à la bande dessinée de non-fiction, mais trouvaient parfois leur origine aussi dans les relations que la bande dessinée de fiction pouvait entretenir avec le réel. Ainsi, qu’il s’agisse d’adaptations littéraires (Sophie Anquetil et Sylvie Lorenzo, Maitresses de conférence en sciences du langage au CERES à l’Université de Limoges) ou de journalisme graphique (Philippe Marion Professeur émérite à l’Université Catholique de Louvain), on voit apparaître la recherche d’authenticité, à travers le graphisme, les couleurs, le lettrage, les cadres (Florent Perget, doctorant en lettres modernes à La Sorbonne STIH), etc. Cette recherche traverse les différents aspects d’une bande dessinée du réel encore mal circonscrite et qui prend des formes très diversifiées

 

Panel 2 : Biographies et autobiographies

Le panel 2 : Alberto Pellegrini, Pierre Prétou, Elodie Damond. Crédit Photo Sylvain Aquatias.

Histoire, bande dessinée historique et bande dessinée du réel

Last, but not  least : Margot Renard, Soazig Villerbu et Maxime Hureau. Crédit photo Sylvain Aquatias

L’ouverture de la bande dessinée à des biographies à partir des années 1950 montre d’abord historiquement un « ajustement conservateur » (Maxime Hureau, doctorant au sein du laboratoire EHIC à l’Université de Limoges), qui développe un aspect relativement moralisateur, axé sur les grandes figures historiques. Mais le développement plus récent des biographies des femmes plasticiennes montre aussi le maintien de la recherche de grandes figures inspirantes (Élodie Damond, documentaliste à Strasbourg). La manière dont s’affirme la distance de l’auteur à celui dont il transcrit l’histoire passe par une certaine discrétion de ce dernier (Alberto Pellegrini, doctorant en bande dessinée et associé au laboratoire FoReLLIS et InTRu à l’Université de Poitiers et Tours), qui s’affirme par des principes narratifs et graphiques précis. Ainsi, la bande dessinée, à travers des biographies ou plus largement, fait appel à l’Histoire, une histoire retravaillée et orientée depuis un point de vue sensible. La bande dessinée historique doit alors recourir, encore, à des effets de réel, tenant aussi ici au paratexte des ouvrages pour s’affirmer comme authentique (Margot Renard, Post doctorante à l’Université de Gand, COMICS Research Group et chercheuse associée au LAHRA Université de Lyon).

Cette journée aura montré à la fois la continuité qui existe entre fiction et non-fiction dans le travail du réel en bande dessinée et la nécessité de mieux déterminer l’usage des effets de réel en fonction des différents types de bande dessinée que l’on peut retrouver dans cette catégorie encore imprécise. Le travail continue.