Les Rencontres d’Angoulême sont organisées par l’Université de Poitiers (CRIHAM et FORELLIS), la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, le Pôle Image Magelis et le Réseau de Recherche Régional en Nouvelle Aquitaine sur la Bande Dessinée.
Cette dixième édition se tiendra les 20, 21 et 22 novembre dans l’auditorium du Musée de la bande dessinée à Angoulême.
Colloque libre d’accès.
Art Spiegelman a découvert au sujet de la bande dessinée, qu’elle était « du temps transformé en espace ». Dès lors, l’art du récit de bande dessinée consisterait à traduire, par la mise en planche et la mise en page, le décompte du temps du récit. Dans les cases, les corps comptent – tout en le décomptant – le passage du temps de l’Histoire et du temps vécu. Ils traduisent les âges de la vie à la manière de la chronophotographie de Muybridge qui a inspiré bien des artistes de bande dessinée, leur vitesse dans l’espace, leur accélération et leur décélération.
La temporalité des livres de bande dessinée repose sur les spécificités du médium. Forme sérielle, la bande dessinée engage la régularité, que ce soit dans les journaux ou dans les cycles qui s’étalent en plusieurs livraisons. Les récits de bande dessinée renferment le temps clos des vies et des corps qui y sont déposés, retranscrits comme témoignages, reportages ou récits de vie.
Embrassant tous les genres, la plasticité du dessin donne aux corps dessinés des formes immortelles comme des rajeunissements et des vieillissement inédits dans les récits du réel comme ceux de science-fiction, d’horreur ou de fantastique.
Le corps du lecteur se trouve alors relié au temps qui se décompose dans ces pages : se plie-t-il au temps qui s’y décompose ou explore-t-il la plasticité de l’écoulement du temps avec lequel la bande dessinée sait si bien jouer ? Ce colloque se propose d’explorer les différents aspects de l’écoulement du temps dans la manière dont il engage les corps, support principal de la création du récit graphique.
Mercredi 20 novembre
13h45 : Accueil
14h15 : Discours de bienvenue
Séance 1 : L’épreuve du temps
15h : Aux sources du Z : Spirou à l’épreuve du temps
par Théo Blauwart – Université Aix-Marseille/Université de Lille
15h20 : Corps et mémoire pendulaires : oscillations entre les âges et les rides dans Nous allons toutes bien d’Ana Penyas
par Agatha Mohring – Université d’Angers / PICT
15h40 : Le temps, 4e dimension narrative : l’exemple du roman graphique
Nymphéas noirs de Michel Bussi, Didier Cassegrain et Fred Duval
par Pascale Hellegouarc’h – Université Sorbonne Paris Nord / Pléaide
16h : Débats
16h20 : Pause
16h40 : Le(s) maître(s) du temps : pour une analyse sémiotique et stylistique de Watchmaker,
quatrième chapitre de Watchmen, de Dave Gibbons et Alan Moore
par Florent Perget – Sorbonne Université /STIH
17h : I’m a man of thirty, of twenty again : Batman et Catwoman, vieillissement ou temps éternel du corps super-héroïque ?
par Siegfried Würtz – Université de Bourgogne /CPTC
17h20 : Débats
17h40 : Pause
18h : Conférence d’Emmanuel Guibert
auteur de Le Photographe, La guerre d’Alan,L’Enfance d’Alan, Légendes
Jeudi 21 novembre
Séance 2 : Temporalités
9h30 : Boules qui roulent – LOTO d’Alexis Beauclair et autres œuvres
par Sabine Teyssonneyre – Université de Poitiers/ FoReLLis
9h50 : Les personnages migrants dans La Réunion Kely et Cap sur la capitale
par Miadana Annecy Andoanjarasoa – Université d’Antsiranana (Madagascar)
10h10 : L’Algérie coloniale dans la bande dessinée francophone ou l’incarnation d’une Histoire problématique
par Lucile Bordes – Université de Bordeaux-Montaigne / Plurielles
10h30 : Débats
11h : Pause
11h20 : Dualité des temporalités dans l’œuvre de René Hausman : entre temps bref des hommes et temps long des légendes
par Annabelle Carissimo – Université de Lille / ALITHILA
11h40 : Le temps et la mémoire écologique à travers le prisme du corps dans Le droit du sol d’Étienne Davodeau
par Bettina Egger – Université Paris-Lodron de Salzburg
11h40 : Débats
12h : Déjeuner
Séance 3 : Temps suspendus
14h : Sang neuf : quand une greffe suspend le corps dans une parenthèse temporelle
par Valérie Blanchemanche – Université de Lorraine / CREM
14h20 : Le corps, le temps et leur absence dans la BD Le culte de Mars de Mobidic (édition Delcourt, 2020)
par Bénédicte Coudière – ACBD
14h40 : Débats
15h : Pause
15h30 : La représentation du temps et du corps sportifs dans le manga de sport
par Yann Descamps – Université de Franche-Comté / C3S
15H50 : Corps et récit de soi en images : le cas de Michel (Paul) Rabagliati
par Juliette Valcke – Université Mount Saint Vincent (Canada)
16h10 : Débats
16h30 : Pause
17h30 : Keynote de Philippe Marion
« Quand la bande dessinée égrène l’angoisse »
Vendredi 22 novembre
Séance 4 : Le temps rythmé
9h : Corps et rythmes dans Frapper le sol – Tatsumi Hijikata sur la voie du butô de Céline Wagner
par Michel Briand – Université de Poitiers / FoReLLIS
9h20 : Le paysage informé par le rythme de la marche. À propos des marcheurs chez trois artistes japonais
par Naoko Morita – Université de Tohoku
9h40 : Impact des dynamiques intergénérationnelles sur l’oral représenté dans la bande dessinée Lou! de Julien Neel
par Laurie Dekhissi – Université de Poitiers/ FoReLLIS
10h : Débats
10h20 : Pause
10h50 : “Il y a un temps pour chaque histoire, Achab” : les transformations des corps dans la série Achab de Patrick Mallet
par Alain Van Brackel – Université Paris Sorbonne Nouvelle / PRISMES
11h10 : Les temporalités multiples dans Providence d’Alan Moore et Jacen Burows
par Gilles Menegaldo – Université de Poitiers / FoReLLIS
11h30 : Débats
11h50 : Conclusions du colloque
Corps Pendulaires – PDF du Programme