L’exposition les trois maisons de Michel Foucault se présente comme un récit graphique. Quarante ans après sa mort, elle apparaît comme une évidence. À la manœuvre, un dessinateur talentueux, Benoît Hamet, distingué par l’Unesco, et puis Irène Le Roy Ladurie, spécialiste du 9e art, Jean-Luc Terradillos, fin connaisseur de la présence de Michel Foucault à Poitiers et Frédéric Chauvaud, responsable scientifique du réseau de recherche en Nouvelle Aquitaine sur la bande dessinée.
L’exposition Les Trois maisons de Michel Foucault s’inspire, pour la composition, d’un album dû à Benoît Peeters et à François Schuiten : Le retour du capitaine Nemo. La page de gauche comporte un texte et la page de droite comprend une planche avec une case unique. En revanche, les dernières pages se présentent comme un « gaufrier » classique, la planche est divisée en plusieurs strips, eux-mêmes divisés en plusieurs cases. Le projet des trois maisons de Michel Foucault a reçu le soutien financier de l’Université de Poitiers (Cvec, La Fondation de l’Université) et du réseau de recherche Nouvelle Aquitaine en bande dessinée (3RBD), et bénéficie du soutien de l’UFR SHA et de la bibliothèque Michel Foucault. Pour restituer la vie de Michel Foucault dans ses maisons et son parcours le choix a été fait d’alterner les moments biographiques avec les œuvres correspondant à ces derniers ou bien étant en résonnance avec eux.
Philosophe, dont les œuvres sont entrées dans la Pléiade, et dont les cours au Collège de France font l’objet de publications régulières, accompagnés d’autres inédits, Michel Foucault est aussi un homme inscrit dans son territoire. Né à Poitiers, et malgré ses déplacements incessants, il n’a eu de cesse de revenir dans le Poitou, plus particulièrement dans le département de la Vienne qui abrite ses trois maisons. La première est sa maison natale, située en centre-ville, non loin de la poste centrale et de la maison où la séquestrée de Poitiers – mise à l’honneur par André Gide- fut cloitrée pendant plusieurs décennies. La seconde, située à une trentaine de kilomètres, à Vandeuvre-du-Poitou, où il est enterré, est devenue la maison familiale, la résidence de sa mère, et le lieu où, pendant la belle saison, il mettait la dernière main à ses ouvrages. La troisième, dont il fit l’acquisition avec Daniel Defert, à la fin de sa vie, se situe à Verrue, mais, rattrapé par la maladie, il n’a pu y vivre.
Gaston Bachelard, à la fois philosophe de la connaissance scientifique et explorateur des univers oniriques, avait écrit que la maison est le lieu de l’intimité mais aussi de l’imaginaire. Espace du confort et de la vie interne, réceptacle des souvenirs, la maison offre également la possibilité de vagabonder en esprit, de s’évader et de rejoindre l’univers du rêve et de la vie spirituelle. Si la maison, tout à la fois, dissimule et dévoile, nul doute qu’elle est aussi un double, incomplet certes, de chaque être humain et de Michel Foucault en particulier.
L’inauguration de l’exposition aura lieux le lundi 18 novembre à 17 heures à la Bibliothèque universitaire Michel Foucault en présence de Benoît Hamet. L’exposition dureras jusqu’au 19 décembre 2024.
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